Depuis une semaine, chaque soir, à la nuit tombée, un orage éclate. Un orage si violent que des bouillons d’eau tiède remontent par le drain d’évacuation de la douche et inondent ma salle de bain.
Et cette femme qui vit, nue, dans l’allée, derrière l’hôtel, hurle entre chaque coup de tonnerre, vers le ciel, les éclairs, la vie – sans doute – et le mauvais temps.
Penang, ce qu’il en reste…
Je suis à Penang, non : je suis de nouveau à Penang.
Comme Bangkok, comme certaines îles du sud de la Thaïlande ou comme Paris parfois, Penang ponctue le fil de mes voyages. Je m’y arrête quelques jours, j’en profite pour respirer et prendre la mesure du trajet parcouru et du temps qui passe.
Et je fais l’inventaire rapide de ce qui a foutu le camp et de tout ce qu’il reste.
Je ne vais pas écrire un article sur la lente transformation de Penang, je l’ai déjà fait. Je ne vais pas non plus me lamenter et faire le compte de toutes ces « Town House » magnifiquement mal fichues, fantastiquement tordues, qu’on a redressées, repeintes et transformées en KFC, en bar à la mode, en dortoir chic pour backpackers branchés.
Ni de celle qui ont « accidentellement » brûlé et dont il ne reste que les murs, couverts de suie, et des bouquets de poutres noircies pointant entre les tuiles du toit carbonisé.
Non, j’ai simplement envie de partager quelques photos.
Et plutôt que de faire le compte de ce qui manque, je préfère me concentrer sur ce qu’il reste. Loin du centre historique, des bakeries, des capsules hostel ; loin des grappes de touristes chinois et de leurs selfie sticks : quelques rues authentiques, quelques façades, une poignée d’histoire et le murmure des fantômes derrière les portes closes.
1 Comment
Simon
5 novembre 2016 at 0 h 30 minCes tons de bleus ont quelque chose de magique ! Superbes photos, ambiance bien campée, merci.