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Où sortir à Tokyo – Les nuits Tokyoïtes

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08/08/2013
J’ai pris un sale rythme. Je vis à l’envers. Je fuis le soleil, je m’éclaire au néon. J’ai réglé mon réveil sur l’horaire d’ouverture des bars de Golden Gai, je petit-déjeune à la Asahi.
C’est qu’ici les journées sont brulantes, que de six heures à six heures le soleil écrase tout. Et des nuits fiévreuses succèdent aux journées étouffantes de l’été caniculaire. Des rues insomniaques sous la cloche d’un ciel violet.

Et c’est la nuit que je découvre la ville et c’est la nuit que m’évade et parce que Tokyo est si grand, moi, je m’y sens minuscule…

Golden Gai (voir carte) :
La journée il n’y a rien, la nuit on passe a côté. Il faut savoir où chercher. Golden Gai c’est le cœur secret du quartier de Shinjuku : une succession de portes fermées, des salles minuscules, deux ou trois tabourets. Des bars microscopiques, un peu chers où on sert d’abord les habitués.
Les expats s’agglutinent autour des karaokés, massacrent Queen, Oasis et les Beatles. Les locaux disparaissent au sommet d’escaliers anonymes, dans l’ombre de couloirs mal éclairés.
Ici on passe sa nuit comme on joue au Jeu de l’Oie : au hasard, en sautant de bar en bar. Le matin la rue sent un peu la pisse, un peu la bière, un peu le saké, on a les poches vides et le monde tangue.

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Kabukichō (voir carte) :
Finalement tous les quartiers chauds, tous les « red light district » de la planète se ressemblent : des enseignes ultra voyantes, des couleurs vives et des mecs louches –tatouages, chemises ouvertes et vestes noires- qui te tendent des classeurs remplis de photos de filles à poil. Et tu longes les rues en perroquet, en répétant cent fois « non merci ».
Kabukichō c’est le quartier des Yakuza, de la baise tarifée, des touristes imprudents. Les chambres se louent à l’heure, les trottoirs puent l’arnaque.
Kabukichō ça se visite sans s’arrêter, sans rien écouter, sans jamais rien accepter.

Où manger / Où boire un verre : Le Robot Restaurant, pour la folie du spectacle, la déco et les toilettes « bling-bling »…

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Omoide Yokocho (voir carte) :
Très injustement –et très poétiquement- rebaptisé “The Piss Alley”, Omoide Yokocho c’est une centaine de mètres de béton sali, de bousculades et de fumée bleue. Des nuages épais et piquants qui grimpent vers les idéogrammes électriques au sommet des immeubles. Le logo de la boutique Uniqlo entre les câbles haute tension, les gouttières et la tôle tordue.
Ici c’est yakitori, poivrons grillés et bière fraiche. Et des chats en plastique posé sur les comptoirs ; leurs pâtes mécaniques qui se balancent d’avant en arrière, d’arrière en avant.
Les grills chauffent dès la nuit tombée, les touristes se mélangent aux Japonais en costume : chemise blanche, attaché-case et cravate noire.

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Shibuya (voir carte) :

« Bob: I don’t want to leave.
Charlotte: So don’t. Stay here with me. We’ll start a jazz band. »
Lost in Translation

Shibuya, l’intersection la plus fréquentée de la planète : à chaque feu vert, une vague de passants déferle sur les rayures blanches du passage piéton. Et les phares des taxis à l’arrêt éclairent les chaussettes blanches des étudiantes pressées. Des dizaines de salles de pachinko, de purikura et l’enseigne de Don Quijote, la boutique qui vend de tout, de tout à toute heure.

Où manger / Où boire un verre : Nonbei Yokocho, une petite rue discrète sous la voie de chemin de fer, quelques bars, très peu de place, mais une ambiance fantastique !

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Yurakucho (voir carte) : 
Climatiseurs rouillés penchés sur la chaussée, affiches salies, dédales de ruelles serpentant sous les arcades de la ligne de métro. Rayons de lumière traversant les nuages de vapeur des ventilations détraquées.
Ici c’est Blade Runner, c’est l’avenir de nos parents, c’est le futur d’il y a longtemps. Vision dystopienne du monde asiatique où traditions et modernités se mélangent, où l’on mange sur des caisses en bois sous l’éclat aveuglant d’idéogrammes publicitaires démesurés. Un vendeur de grillades remonte une rue, cloche à la main, un touriste titube entre le va et viens des parapluies transparents…

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Quelques conseils pour réussir vos nuits tokyoïtes :

– Tokyo est l’une des villes les plus sûres de la planète, pour autant, à la nuit tombée, gardez les yeux ouverts, ne perdez pas vos affaires de vue et évitez de faire confiance au premier venu.

– Évitez toujours les bars, les boites, et les restos qui utilisent des rabatteurs. Soit c’est le service qui est mauvais, soit c’est la bouffe ou alors c’est à vos économies qu’on en veut, mais dans tous les cas il y a un truc qui ne va pas alors passez votre chemin !

– Si vous sortez dans le quartier de Roppongi, gardez un œil sur votre verre : les histoires de touristes drogués puis détroussés deviennent de plus en plus fréquentes.

– Il est tard, vous avez la tête qui tourne et l’adresse de votre hôtel n’est plus qu’une succession de lignes floues sur un morceau de carton trempé ? Pas de panique : passez la nuit dans un cyber café ! Box privatif, douche, film, thé et café, de quoi vous remettre les idées en place en attendant que le jour se lève.

– Beaucoup de bars de la ville pratique le « table charge » -vous payez pour vous asseoir- alors ne vous étonnez pas si une somme vient s’ajouter au prix total de vos consommations.

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1 Comment

  • Reply
    CristyNo Gravatar
    26 novembre 2015 at 8 h 31 min

    Merci pour cet article. Je le trouve très fidèle et authentique à l’atmosphère qui régnait à Tokyo lors de mon voyage il y a maintenant deux ans.

    Mon souvenir le plus mémorable reste une nuit dans Nonbei Yokocho où nous avons enchaîné resto sur resto…

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    Postcard : Montréal, Chinatown sous la neige

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